dimanche 20 novembre 2011

Karl Marx



Moins tu manges, moins tu achètes de livres, moins tu vas au théâtre, au bal, au cabaret, moins tu penses, tu aimes, moins tu fais de théorie, moins tu chantes, tu peins, fais des poèmes... Plus tu épargnes, plus tu augmentes ton trésor que ne mangeront ni les mites ni la poussière, ton capital. Moins tu es, moins tu manifestes ta vie, plus tu as, plus ta vie alinée prend le dessus, grandit, plus tu accumules de ton être aliéné. Tout ce que l'économiste te dérobe de vie et d'humanité, il te le remplace en argent, en richesse et tout ce que tu ne peux pas, ton argent le peut : il peut manger, boire, aller au bal, au théâtre; il connaît l'art, l'érudition, les curiosités historiques, la puissance politique; il peut voyager; il peut t'attribuer tout cela; il peut acheter tout cela; c'est lui la vraie puissance.

Mais étant tout cela, il n'a plus d'autre possibilité que de s'engendrer lui-même, de s'acheter lui-même, car tout le reste est son esclave. Si je possède l'argent, je possède son esclave, et je n'en ai pas besoin, tant la soif de possession engloutit toutes les passions et toutes les activités. On accorde à l'ouvrier juste ce qu'il faut pour qu'il veuille vivre et qu'il veuille vivre pour posséder.

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Bibliographie

- Le capital, texte intégral en trois volumes, Editions Sociales, 1977

- Correspondances Marx-Engels, éditions du Progrès, Moscou, 1971

- L’argent danse pour toi, éditions Indigènes, 2010

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