samedi 5 novembre 2011

Alexandre Jollien


Devant l’effort, lorsque tout réclame labeur insensé, une seule certitude persiste donc : contre tout, avec humour, l’appel du métier d’homme se fait insistant. Au combat donc, car tout est à bâtir avec légèreté et joie !
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Sacré métier d’homme, je dois être capable de combattre joyeusement sans jamais perdre de vue ma vulnérabilité ni l’extrême précarité de ma condition. Je dois inventer chacun de mes pas et, fort de ma faiblesse, tout mettre en œuvre pour trouver les ressources d’une lutte qui, je le pressens bien, me dépasse sans toutefois m’anéantir.
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Parfois, l’expérience du corps, fût-elle futile en apparence, participe aussi à la conversion de notre rapport au monde.
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Le regret nous rend deux fois malheureux : la première, de ne pas avoir réalisé ce que nous désirions ; la seconde, de réactiver la tristesse en nous reprochant de l’éprouver.
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Bêtement, je juge trop ! Mais voilà encore un jugement ! Comment y échapper ? Est-ce seulement possible ? Pour assumer tout ce que je découvre en moi, je dois contempler, sans trop commenter, le chaos que je rencontre : fascination démesurée, obsessions absurdes, envie de posséder l’autre, craintes, jalousies…
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La joie vient d’une adhésion qui, à son degré suprême, accepte l’imperfection du monde.
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Philosopher, c’est quitter un mode de vie pour un autre.
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Pour se libérer, il faut se savoir esclave !

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Bibliographie

-       Le métier d’homme, éditions du Seuil, 2002
-       Eloge de la faiblesse, éditions Cerf, 1999
-       La construction de soi, éditions du Seuil, 2006
-       Le philosophe nu, éditions du Seuil, 2010
-       Petit traité de l’abandon, éditions du Seuil, 2012

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