mercredi 7 décembre 2011

Octavio Paz


A peine sortie du bain, nouvellement née de la nuit, nue, salutaire, elle rôde vers les lisières.

Sur sa poitrine flambent des joyaux arrachés à l'été.

L'herbe lisse, l'herbe bleue presque noire qui croît au bord du volcan, couvre son sexe.

Dans son ventre un aigle déploie les ailes, deux étendards ennemis s'enlacent, l'eau repose.

Elle vient de loin, du pays humide.

Peu l'ont vue.

Je vais dire son secret :

le jour, elle est une pierre sur le bord du chemin ;

la nuit, une rivière qui coule aux côtés de l'homme.

*

Bibliographie

- Versant Est, éditions NRF Poésie/Gallimard, 1970, 1978

- Liberté sur parole, éditions NRF Poésie/Gallimard, 1962, 1966, 1971

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