mardi 20 mars 2012

Adolphe Vard

Né sans fortune, c’est au travail, à un travail manuel, que j’ai sans cesse demandé d’assurer ma subsistance et celle des miens. Aujourd’hui que le sacrifice de mes plus belles années m’a assuré le triste avantage d’achever de vieillir à l’abri de la faim, j’ai le droit, à même le temps qui me demeure à vivre, de consacrer aux lettres tout le temps que me laisseront mes arbres et mes fleurs, que j’aime encore mieux que mes vers.

Le public trouvera peut-être que je suis un écrivain dont on peut rire, et il sera dans son droit ; ceux qui me connaissent personnellement savent que je ne fus jamais un travailleur pour rien, et si j’invoquais leur témoignage, chacun d’eux s’empresserait de s’écrier : Poète, je ne sais ; ouvrier, j’en réponds. »

*

Bibliographie

- Eric Dussert, Graisse de wagon, Le Matricule des Anges n°124

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Qui que vous soyez, vous êtes le bienvenu, avec vos commentaires qui sont modérés. Il vous faudra attendre avec patience leur modération pour les voir apparaître au bas de chaque article. Merci de votre compréhension