Les
hommes et les femmes honorables qui font les éditeurs pour que leur patron
fasse des affaires sont aussi payés pour tenir le cap de la légende des
lettres.
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Producteur
d’un savoir dont la validité est garantie par l’autonomie des conditions d’une
production soumise au seul arbitrage de ses pairs, le savant n’a pas à
s’occuper des conditions sociales et politiques de diffusion de la connaissance
– mais seulement qu’on lui propose les plus efficaces d’entre elles.
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Surproduction
et diversification éditoriales sont quelques-unes des clés indispensables pour
arriver en ordre de bataille sur le terrain de la distribution et de la vente.
Nous voici rendus au plus sombre de l’alchimie de la diffusion des idées sous
la forme de livres.
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Si
ceux qui achètent et vendent les entreprises peuvent faire beaucoup d’argent,
en revanche, dans les soutes des maisons d’édition qui font leurs livres et
dans celles des librairies qui les diffusent, on retrouve les conditions
habituelles des métiers qui rapportent peu et demandent beaucoup de travail.
(On sait bien que c’est une règle générale, mais occupons-nous de la place de
nos virgules).
*
Désormais,
le « métier » d’actionnaire, qui est le seul à « fabriquer »
quelque chose, subsume tous les autres. Le plus étonnant est que l’efficacité
au nom de laquelle est favorisée l’accumulation du capital qui permet cette
entourloupe soit réclamée par des éditeurs « de création », des
savants et des militants. Dont on s’attendrait à ce qu’ils soient moins
sensibles à la diffusion de masse vers des consommateurs d’idées ou de
contestation qu’à l’instauration de publics critiques et autonomes.
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Bibliographie
-
La
trahison des éditeurs, éditions Agone, 2011
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