Tant qu'à rallumer les lumières, autant les raviver toutes. Voici une
note de lecture, déjà ancienne, mais qui garde toute sa validité :
Les bras tombés ou le triomphe de Morphée
A propos de Michèle Grangaud, Souvenirs de ma vie collective, éditions
POL
Livre poème qui n’est au fond qu’un jeu
Je qui cherche entre les lignes la partition introuvable
Sable sur lequel s’étendre et s’endormir à la lecture
Murmure qui va grandissant au point de devenir une
cacophonie
Phonie qui munie d’un a laisse coi
Quoi de la poésie quand la phrase ne trouve pas son sens
Sens unique d’un temps qui nous impose de faire comme
Comme si de rien n’était même si je n’ai rien compris
Pris ou qui croyait prendre car cinq ans plus tard l’oubli
Troublé j’insiste et ne m’arrête qu’à la page 169 la tête
vide
Vide intersidéral qui ne laisse aucune trace sur nos
neurones
Rhône qui coule à Lyon mais aussi « enserre la
Camargue entre ses deux bras »
Deux bras qui tombent devant l’évidence de l’espace
cosmologique entre certaines cellules du système cérébral
Serré contre la banquette d’un TGV la hâte me prend d’en
finir
Finir nécessite de faire le deuil du temps passé
Passé minuit est-il encore raisonnable de se maintenir en
éveil
Veille de celui qui dans sa soif de d découvrir et
d’apprendre ne peut laisser un livre en jachère
Cher l’ouvrage qui me laisse sur ma faim de connaissance
Naissance d’une certitude jusqu’ici évoquée sans la clamer
Amer le poème se retourne et pleure sur sa seule chance
d’exister qui vient de disparaître
Paraître est le seul mot qui reste dans le dictionnaire
contemporain une fois évacués les mots inutiles
Inutile d’en dire d’avantage quand enfin les bras de Morphée
se tendent.
Xavier Lainé
Manosque, 7 avril 2006
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