On
ne peut donc jamais dire : il n’y a rien à voir, il n’y a plus rien à
voir. Pour savoir douter de ce que l’on voit, il faut savoir voir encore, voir
malgré tout. Malgré la destruction, l’effacement de toute chose. Il faut savoir
regarder comme regarde un archéologue.
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L’écorce
n’est pas moins vraie que le tronc. C’est même par l’écorce que l’arbre, si
j’ose dire, s’exprime. En tous cas se présente à nous. Apparaît d’apparition et
pas seulement d’apparence. L’écorce est
irrégulière, discontinue, accidentée. Ici elle tient à l’arbre, là elle se
défait et tombe entre nos mains. Elle est l’impureté qui vient des choses
mêmes. Elle dit l’impureté – la contingence, la variété, l’exubérance, la
relativité – de toute chose. Elle se tient quelque part dans l’interface d’une
apparence fugitive et d’une inscription survivante. Ou bien elle désigne,
précisément, l’apparence inscrite, la fugitivité survivante de nos propres
décisions de vie, de nos expériences subies ou agies.
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Bibliographie
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Ecorces,
éditions de minuit, 2011
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A propos de Survivance des
Lucioles, Paris : Éditions de Minuit, 2009, 141 p. ISBN 978-2-7073-2098-8,
lire : http://www.fabula.org/revue/document5425.php
ou écouter : http://www.dailymotion.com/video/x8v1dk_seminaire-des-luciolles-1_creation
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