vendredi 27 avril 2012

Jeanne Benameur

Comment penser qu’un mot peut changer une vie ?

Il faut imaginer.

*

Il n’y a pire fou que celui qui n’imagine pas.

Celui qui conduit à la mort des cortèges d’êtres humains parce qu’il en a reçu l’ordre. Celui qui peut ouvrir et fermer la porte d’une chambre à gaz.

Celui qui appuie sur le bouton qui envoie le missile.

Celui qui appuie le canon sur la tempe de l’autre.

Tous ceux-là n’imaginent pas.

Ils sont coupés de cette part humaine si profonde si fertile : l’imaginaire.

Il est beaucoup plus facile d’imposer lois et décrets iniques à des êtres à qui on a retiré la faculté d’imaginer.

C’est un temps que les humains connaissent.

C’est ainsi que toutes les formes de pouvoir totalitaire se sont maintenues. Partout. Et de tout temps.

*

Alors plus que jamais, le poème a sa place.

Parce que nos vies, mouvantes dans le temps, éphémères et fragiles, valent leur poème. Chacune.

Et ce n’est pas, comme la littérature aux yeux de qui cela arrange, la « cerise sur le gâteau ». Non, c’est le pain. Le seul le vrai qui nourrisse au plus profond notre être.

*

Bibliographie

-          Notre nom est une île, éditions Bruno Doucey, 2011

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