C’est une
langue au delà du langage
A propos
de « L’enfant bleu », de Henry Bauchau
Note publiée sur le site d'Exigence Littérature : http://www.e-litterature.net/publier3/spip/spip.php?page=article5&id_article=547
Note publiée sur le site d'Exigence Littérature : http://www.e-litterature.net/publier3/spip/spip.php?page=article5&id_article=547
Parfois, à la lecture
d’un livre, on aimerait pouvoir en partager un extrait, une phrase, qui en
donne l’esprit.
Pour d’autres, on a beau
lire et relire, il ne se détache aucun passage qui soir en mesure d’en résumer
la beauté.
Alors on y vient ;
on y revient ; on cherche. Le livre demeure sur la table, ne la quitte
plus, tant que l’esprit ne sait par quel bout en parler.
Alors je n’en prendrai
pas qu’un bout. Je le prendrai en entier. Et l’enfant bleu aura la figure de
toutes celles et tous ceux qui croisent mon quotidien, ombres éclatées sur le mur d’un système sans foi ni
loi.
L’enfant bleu sera le
phare d’une manière de vous recevoir qui soit aussi une façon de nous inviter à
grandir de concert.
Car il n’est aucune
relation qui ne sache être thérapeutique. C’est sans doute en cela que nous
sommes humains, ou que nous tendons à l’être, le devenir.
Combien d’Orion chaque
jours, à recevoir et comprendre, dans la solitude de nos doutes ?
Combien
d’incompréhension entre celles et ceux qui prétendent soigner ou exclure en
désespoir de cause et la poignée qui espère encore en un peu d’humanité et
tente, parfois au risque de se perdre eux-mêmes, d’épauler vers un mieux vivre
dans la différence, sans prétendre en affranchir quiconque ?
Ce que Henry Bauchau
nous appelle à voir chez l’enfant bleu, c’est cette transparence où se lit
notre âme, lorsque la souffrance est trop grande. L’inconscient n’est pas
qu’une abstraction, déconnectée d’une vie errante au gré des aléas de société,
de relations.
Derrière chaque mal,
c’est la substance d’une vie qui se présente sans fard.
Il est parfois bien
délicat de prétendre en décrypter le langage, cette langue qui parle par delà
la langue, qui ne dit rien à qui n’admet de prendre son temps, d’œuvrer avec
patience et sans rien attendre en guise de résultat.
C’est un livre à lire et
relire pour l’humanité qui s’en dégage. Une denrée rare en ces temps de
déshumanisation massive.
Xavier Lainé
26 janvier 2014
Bibliographie
- L’enfant bleu, éditions Babel, Actes Sud, 2004
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