Comment
penser qu’un mot peut changer une vie ?
Il
faut imaginer.
*
Il
n’y a pire fou que celui qui n’imagine pas.
Celui
qui conduit à la mort des cortèges d’êtres humains parce qu’il en a reçu
l’ordre. Celui qui peut ouvrir et fermer la porte d’une chambre à gaz.
Celui
qui appuie sur le bouton qui envoie le missile.
Celui
qui appuie le canon sur la tempe de l’autre.
Tous
ceux-là n’imaginent pas.
Ils
sont coupés de cette part humaine si profonde si fertile : l’imaginaire.
Il
est beaucoup plus facile d’imposer lois et décrets iniques à des êtres à qui on
a retiré la faculté d’imaginer.
C’est
un temps que les humains connaissent.
C’est
ainsi que toutes les formes de pouvoir totalitaire se sont maintenues. Partout.
Et de tout temps.
*
Alors
plus que jamais, le poème a sa place.
Parce
que nos vies, mouvantes dans le temps, éphémères et fragiles, valent leur
poème. Chacune.
Et
ce n’est pas, comme la littérature aux yeux de qui cela arrange, la
« cerise sur le gâteau ». Non, c’est le pain. Le seul le vrai qui
nourrisse au plus profond notre être.
*
Bibliographie
-
Notre
nom est une île, éditions Bruno Doucey, 2011
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