Si
uni est le corps avec notre âme
Que
l’acte en l’homme ne peut être dit bien simple ;
Aucun
n’est envers l’autre humble et simple :
Ils
se font opposition, l’un contre l’autre s’arme.
Mais
l’opposition est si faible à son heure
Que
dans les faits du corps l’âme ne trouve pas grande gêne ;
Et,
en contemplation, ainsi l’âme repose,
Puisque,
bien réprimé, le corps ne pleure plus.
Cette
paix en moi n’est pas très longue,
Car
la douleur plus que le plaisir s’allonge.
.
Qui
sera celui du monde supérieur
Qui
vérité de vous puisse m’apprendre ?
Et
qui peut dire où sera la rencontre
Que
nous aurons, portant joie ou douleur ?
Les
lieux indiqueront le bonheur ou le malheur,
Selon
qu’en eux malheur ou bonheur sera contenu,
Et
si, nous deux, un seul lieu ne nous a pas possédés,
La
séparation sera perpétuelle.
.
Dans
le corps de l’homme les humeurs discordent ;
D’une
heure à l’autre leur influence s’altère :
En
un jour seulement règne mélancolie,
Et
tour à tour colère, sang et flegme.
De
la même façon les passions de l’âme
S’altèrent
en très différentes ou contraires à ce qu’elles étaient,
Car
à l’instant où par elle se font les actes
Aussitôt
la cause en est dans le corps.
.
Toi,
esprit, si mon bienfait vaut pour toi,
Je
donnerai mon sang pour tes joies infinies ;
Viens
à moi de jour ou de nuits,
Fais-moi
savoir s’il faut prier pour toi.
*
Bibliographie
- Chants de mort,
éditions José Corti, 1999
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