A
l’instant où le chant des deux violes monte, ils se regardèrent. Ils
pleuraient. La lumière qui pénétrait dans la cabane par la lucarne qui y était
percée était devenue jaune. Tandis que leurs larmes lentement coulaient sur
leur nez, sur leurs joues, sur leurs lèvres, ils s’adressèrent en même temps un
sourire.
*
La
scène où toute scène prend origine dans l’invisible sans langage est une
actualité sans cesse active.
.
Qui
n’aime ce qu’il a aimé ? Il faut aimer le perdu et aimer jusqu’au jadis
dans le perdu.
.
Il
n’y a plus moyen de discerner entre guerre mondiale et guerre civile dès
l’instant où il n’y a plus qu’un seul monde.
*
Il
est des bonheurs dont on se dit qu’il faut les préserver de l’oubli non pas
parce qu’ils sont grands ou extraordinaires, mais parce qu’ils sont contagieux.
.
Le
passé est un nouvel organe qui résulte de la langue enseignée aux naissants.
.
Le
passé est un immense corps dont le présent est l’œil.
.
La
vie d’un homme peut toujours être autre, et meilleure, et plus intense, et
pire, et plus brève.
*
Bibliographie
- Tous les matins du monde, éditions Gallimard, Folio, 1991
- Les Ombres errantes, éditions Gallimard Folio, 2004
- Sur le jadis, éditions Gallimard Folio, 2004
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Qui que vous soyez, vous êtes le bienvenu, avec vos commentaires qui sont modérés. Il vous faudra attendre avec patience leur modération pour les voir apparaître au bas de chaque article. Merci de votre compréhension