L’absence
de communauté n’est pas l’échec de la communauté : elle lui appartient
comme à son moment extrême ou comme à l’épreuve qui l’expose à sa disparition
nécessaire.
.
L’être
isolé, c’est l’individu, et l’individu n’est qu’une abstraction, l’existence
telle que se la représente la conception débile du libéralisme ordinaire.
.
Dans
une société marchande, il y a certes commerce entre les êtres mais jamais une
« communauté » véritable, jamais une connaissance qui soit plus qu’un
échange de « bons » procédés, fussent-ils aussi extrêmes qu’on puisse
les concevoir. Rapports de forces où c’est celui qui paye ou qui entretient qui
est dominé, frustré par son pouvoir même, lequel ne mesure que son impuissance.
.
L’apathie,
l’impassibilité, le non-lieu des sentiments et l’impuissance sous toutes ses
formes, non seulement n’empêchent pas les relations des êtres, mais conduisent
ces relations au crime, qui est la forme ultime et (si l’on peut dire)
incandescente de l’insensibilité.
*
Bibliographie
- La
communauté inavouable, Les éditions de minuit, 1983
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Qui que vous soyez, vous êtes le bienvenu, avec vos commentaires qui sont modérés. Il vous faudra attendre avec patience leur modération pour les voir apparaître au bas de chaque article. Merci de votre compréhension