samedi 27 février 2021

Et si l’anarchie était l’avenir de l’homme ?



À propos de Viva l’anarchie ! La rencontre de Makhno et Durruti, de Bruno et Corentin Loth, aux éditions La Boite à Bulles







Bien avant que l’insoumission soit une marque déposée, des humains, sans doute visionnaires, ont appris à vivre hors de toutes contraintes.

Ils ont appris à construire leur vie, sans répondre à la dictature des règles et de la domination.

Résolument réfractaires aux lois d’un ordre établi, quelqu’en soit la nature, ils décidèrent de réfléchir et d’agir, chaque jour, dans un monde à portée de main.

Leur monde est celui des hommes libres, sans état et sans maîtres, monde rêvé depuis les origines, tissant un lien de génération en génération de révoltés.

Ils sont depuis toujours dans la trame de tous les soulèvements.

Ils sont les garde-fous lorsque les soulèvements finissent par retomber aux mains des assoiffés de pouvoir.

Et ils ne manquent pas, ces êtres qui surfent sur la vague des colères pour en détourner les rouleaux à leur unique profit.

Toutes les révolutions passées témoignent de ces reprises en mains qui vouent aux gémonies les rêves de liberté au nom de principes qui toujours légitiment la domination.

Il en est ainsi depuis la seule révolution que l’humanité ait vraiment accomplie, celle du néolithique, révolution qui donna aux humains la domination sur la nature et sur leurs congénères.

Depuis, nous vivons avec cette soif de liberté, absolue et irréductible.

Soif qui ne trouve jamais à être étanchée, tant l’humain porte en lui cette marque du profit, de l’exploitation et de la soumission aux règles imposées par les plus forts.







On ose appeler civilisation ce qui n’est qu’ordre établi sur les bases obscures de l’esclavage et de la soumission.

Si le mot anarchie est devenu au fil du temps un fourre-tout un peu étrange dans la bouche des dominants de toutes espèces, il est bon de nous rafraîchir la mémoire et de nous souvenir de celles et ceux qui n’ont pas accepté de marcher au pas cadencé de règles inhumaines.

Il est bon de voir leur empreinte dans l’histoire de tous les soulèvements collectifs, de réactiver leur souvenir dans nos mémoires maltraitées par le rouleau compresseur des idées toutes faites.

Hors de toute organisation mensongère, ceux-là firent beaucoup pour que les plus pauvres apprennent à s’organiser face au pouvoir et à la domination de l’argent.

Qu’ils aient usé de moyens légaux ou non, ils ont aidé à maintenir le rêve d’une humanité libérée de ses entraves.

Et, après tout, qu’appelle-t-on légalité lorsque celle-ci ne sert qu’à renforcer le parti d’une classe, celle des oppresseurs, des profiteurs ?

Ceux qu’aujourd’hui les journalistes vendus, les intellectuels embourgeoisés affublent de toutes les images délirantes liées à leur insoumission, bien avant qu’être insoumis ne soit une marque déposée sur les bancs d’une assemblée, ceux-là sont les porteurs de rêves et d’utopies.

Ceux-là, dont Makhno et Durruti furent, sont sans doute les porteurs d’un avenir humain libéré des pièges tendus par tous les pouvoirs.

Et si l’anarchie, hors de toute organisation létale à notre liberté de pensée, était l’avenir de l’homme ?


Xavier Lainé


27/28 février 2021

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