samedi 27 avril 2013

Angelica Garnett


Ecrire sur le passé n’est pas la même chose que d’y penser puisque, si l’on ne peut écrire sans penser, l’inverse est évidemment possible, et je crains de le faire trop souvent. Confrontée à l’écriture, je dois, bien sûr, plonger dans ce puits profond creusé au fond de l’être, dans ce lac obscur d’une nébuleuse contrée. On cherche des reflets et, comme Narcisse, on ne trouve généralement que le sien, qui vous regarde avec une expression à peine reconnaissable et vous fait signe, depuis les profondeurs, distordu par le passage du temps.
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Pour moi, qui suis l’une de ses enfants, Bloomsbury a deux cœurs, battant en accord ou en opposition. L’un est le cœur littéraire, l’autre celui des peintres, dont j’étais le plus proche. Plus calme, moins tumultueux, il était aussi moins identifiable, et il est donc moins connu.
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Si j’ai pu voir la France en victime, je ne l’ai jamais crue vaincue. La situation avait inévitablement, désastreusement changé, mais le conservatisme des français avait extraordinairement réussi à préserver les traditions provinciales : villes et villages semblaient avoir un mode de vie beaucoup plus flaubertien ou balzacien qu’anglais ou américain.

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Bibliographie

- Les deux cœurs de Bloomsbury, éditions Le Promeneur, 2001

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