Le
premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire « Ceci est à moi »
et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la
société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs
n’eut point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant
le fossé, eût crié à ses semblables : « Gardez-vous d’écouter cet
imposteur ; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous,
et que la terre n’est à personne. »
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La
jeunesse est le temps d’étudier la sagesse ; la vieillesse est le temps de
la pratiquer.
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Mentir
pour son avantage à soi-même est imposture, mentir pour l’avantage d’autrui est
fraude, mentir pour nuire est calomnie ; c’est la pire espèce de mensonge.
Mentir sans profit ni préjudice de soi ni d’autrui n’est pas mentir : ce n’est
pas mensonge, c’est fiction.
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Bibliographie
-
Discours
sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes,
Seconde partie citée dans Les carnets de la philosophie n°20, avril-mai-juin
2012
-
Les
rêveries du promeneur solitaire, éditions Garnier
Flammarion, 1964
-
Confessions
(extraits), éditions Classiques Larousse, 1938
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